Éditorial

Les pessimistes qui prédisent la fin de notre modèle de civilisation et comparent la situation actuelle à celle de l’Empire Romain décadent ont certainement quelques raisons de penser ainsi.

Il manque cependant un élément à leur raisonnement et une faille à leur comparaison : l’état de la technologie qui accorde le moyen de se manifester à ceux qui pensent qu’il y a mieux à faire que d’adopter la pensée unique contemporaine de même qu’il y avait mieux à faire que de débattre du sexe des anges.

Explication :

Pour la première fois d’une carrière déjà longue, j’ai fait l’objet d’une censure, dans une revue juridique de renom à laquelle je collabore depuis un nombre d’années considérable, alors que je souhaitais y publier un article juridique, avec des arguments juridiques, étayés par ce qu’il est convenu d’appeler un appareil scientifique.

Peut-être n’est-on pas le meilleur juge de la valeur de ses propres travaux et doit-on admettre, pour la validité du raisonnement, que l’article en cause était possiblement mauvais.

L’ennui, c’est que simultanément, l’autre revue juridique comparable refusait la même chose à des collègues dont l’autorité ne peut être discutée et qui ont dû, pour obtenir tout de même une publication, recourir à l’artillerie lourde du droit de réponse.

Il ne s’agissait donc pas d’un problème ponctuel et personnel mais d’une tendance générale.

La première réaction est alors la fureur et l’idée que décidément tout est F…

Dès lors que les revues réputées scientifiques se mettent à suivre une ligne idéologique, quelle qu’elle soit, ce qui est la négation même de l’Université, on devient fortement tenté d’aller cultiver son jardin, élever des moutons ou faire du surf dans des contrées lointaines.

Mais vient, ensuite, l’idée du remède offert par la fée technologie : le Blog.

Je m’accuse d’avoir considéré jusqu’à présent le ‘bloging’ comme, au choix ou cumulativement, un exutoire pour adolescents en mal de reconnaissance, un jouet pour dilettantes oisifs ou un moyen de se maintenir en lumière pour des mégalos n’acceptant pas l’idée d’être absents de la scène médiatique. J’aurais sans doute renvoyé assez sèchement dans leurs cordes ceux qui se seraient étonnés de mon absence de la blogosphère.

Mais il serait absurde de se priver d’un moyen de s’exprimer dès lors qu’il devient difficile de le faire ailleurs, d’où CE blog et la nécessité d’expliquer sa genèse pour que ses lecteurs éventuels comprennent bien de quoi il s’agit : de mon espace de liberté.

Il n’est donc pas question que je remplace une sujétion par une autre.

Ce blog n’aura aucune périodicité prédéterminée. Ayant dépassé depuis longtemps le stade où il faut le faire, je n’écris plus parce qu’il faut écrire, mais parce que je pense qu’il y a quelque chose à dire. Avec le droit pénal d’aujourd’hui, j’ai, cependant souvent envie de dire.

Ce blog n’exclut, a priori aucun sujet. S’il est bien évident qu’il sera d’abord et très majoritairement consacré à ce dans quoi on veut bien reconnaitre à l’auteur quelque autorité : le droit et la justice pénale, il n’est pas dit qu’il n’y aura pas quelques incursions dans d’autres secteurs de la vie sociale (sociétale dans le jargon contemporain).

Tourné d’abord vers le grand public intéressé par la justice pénale, auquel on raconte trop souvent, dans ce domaine, des âneries, ce blog n’exclut pas non plus quelques a parte beaucoup plus pointus en direction des spécialistes lorsque je penserai que telle ou telle question a été mal traitée (maltraitée) dans les revues juridiques censées être scientifiques ainsi que les incidents rapportés ci-dessus conduisent à penser que ce n’est plus exclu.

Merci à tous ceux qui voudront bien sinon me suivre, du moins me lire.

A bientôt…